La poétesse Noha Al-Romissy

Mardi 09 Février 2021-00:00:00
' Ayman Elghandour

J’ ai déjà abordé Noha Al-Romissy en tant que romancière, speakerine, présentatrice principale de programmes culturels au programme général de la Radio de la République arabe d’Égypte. Parmi ses programmes, je mentionne: «Des maisons qui ont des histoires» «Des Oiseaux et des racines», «L’univers d’Internet», «Il a dit et n’a pas dit», «Une Minute de Santé » et « Comment pense l’univers » qui a reçu un certain nombre de personnalités internationales comme le député britannique Georges Galloway et le penseur américain Norman Finkelstein. Son programme actuel «Caméra et stylo» est diffusé tous les samedis. Dans cet article, j’aborde Noha Al-Romissy en tant que poétesse, guidée par les paroles de Shaban Abdel-Jayed qui a mis l’accent sur un poème intitulé « Sonnerie de téléphone » où la poétesse exprime ses sentiments lorsqu’elle entend son téléphone sonner. Elle essaye d’être calme et de dominer son cœur qui bat fortement. Elle se met à lire les messages, les répéter et évoquer les chuchotements qu’elle échangeait avec son bien-aimé. Son poème se distingue par la solidité de son rythme, la douceur de sa musique, l’étanchéité de sa construction, l’unité de son sujet et la nouveauté de son idée. Il dépeint un moment émotionnel où la poétesse décrit la situation d’une fille qui attendait un appel téléphonique de son amant. Lorsqu’elle entendit le son du téléphone, son cœur était sur le point de voler. C’est son premier amour qui a éveillé sa timide féminité et ses sentiments vierges. Al-Romissy est influencée par sa voix romanesque en écrivant son poème dont l’ensemble est venu dans un format narratif attrayant où le drame brille dans sa forme la plus agréable et le conflit psychologique est présent. Puis la ligne dramatique prend une courbe fluctuante, montante et descendante au gré de la passion. L’amant rend sa bien-aimée douce lorsque son nom et sa photo apparaissent sur l’écran du téléphone, elle souhaite qu’il parle avec elle après leur querelle. Mais la poétesse veut qu’il initie la réconciliation et souhaite - peut-être pour satisfaire sa fierté de femme - qu’il lui demande le pardon. Quelle est la précision de sa représentation de la nature de la femme quand elle dépeint l’éternelle confusion entre l’empressement de son cœur et la voix de son esprit, et son hésitation entre eux: est-ce qu’elle répond à l’appel de la passion flagrante, ou écoute l’appel de la sagesse ? Bien que son bien-aimé reste inconnu, la poétesse essaye de nous déplacer vers un autre temps, comptant sur le flash back pour évoquer le souvenir de sa première rencontre avec lui et pour nous justifier le secret de son amour pour lui. Avec le dernier vers, elle nous surprend et présente une fin ouverte, lâchant la bride à notre imagination. Ce poème nous révèle à quel point la poétesse Noha Al-Romissy a profité de sa carrière romanesque.